Notre atmosphère ne se réchauffe pas ?

10 Aprioris sur le Climat

dessin avec les energie fossile et renouvelables

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Dans la complexité des enjeux climatiques, des idées préconçues persistent, semant la confusion et parfois le doute quant à la réalité du réchauffement planétaire. Cet article se penche sur 10 aprioris fréquemment entendus, constatés sur les réseaux sociaux, souvent relayés par des personnes climato-sceptiques.

Du rôle de l'homme dans le réchauffement climatique aux questions plus complexes, plongeons dans des preuves solides et éclairantes. Au fil de ces lignes, nous déconstruirons ces idées reçues, établissant clairement la réalité complexe des enjeux climatiques de nos jours. À chaque affirmation, nous opposerons des faits étayés, à la lumière des conclusions du GIEC et d'études scientifiques récentes, afin d'offrir une perspective éclairée sur ces questions cruciales.

Le réchauffement climatique n’est pas causé par l’homme !!

Dans le dernier rapport du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat datant de mars 2023, on nous dit clairement que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont réchauffé le climat à un rythme sans précédent : la température de la surface du globe s’est élevée d’ 1,1 °C par rapport à la période pré-industrielle.

Voici un court extrait d’un entretien du directeur de recherche au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), Gerhard Krinner, qui en a coordonné une partie, nous en dit plus sur ce rapport approuvé par les 195 États siégeant à l’ONU, et qui constitue désormais la référence scientifique pour les négociations climatiques à venir :

Sur les questions fondamentales, il n’y a plus de doute raisonnable possible. En particulier sur l’attribution du changement climatique. Le premier rapport du GIEC, en 1990, disait que l’ « on observe des changements compatibles avec l’action de l’Homme, mais compatibles aussi avec la variabilité naturelle du climat. »

Depuis se sont ajoutées trois décennies de changement climatique. On a constaté une augmentation linéaire de la température moyenne globale de presque 0,2 °C par décennie depuis 1970. Aujourd’hui la phrase équivalente d’attribution dans le rapport du GIEC ne laisse plus de place au doute : les activités humaines ont causé un réchauffement égal à celui qui est observé. Autrement dit, tout le réchauffement climatique observé est attribué à l’activité de l’Homme.

La première section du rapport de synthèse porte sur le climat qu’on observe aujourd’hui et sur comment on en est arrivé là. Les messages clés sont : on observe un changement climatique dans toutes les régions du monde. Il est sans précédent. Il est extrêmement rapide par rapport aux changements naturels. Il est dû à l’Homme, point final.

Source : Le Journal CNRS

courbe de la temerature de notre atmosphère

J'aime trop la viande rouge !!

L'impact environnemental de notre alimentation varie considérablement en fonction des produits que nous consommons. En passant d'une alimentation "classique" à un régime moins carné (alimentation à base majoritaire de viande), les émissions de gaz à effet de serre diminuent, passant de 1,6 tonne à 1 tonne de CO2 équivalent par an et par habitant.

La viande rouge représente à elle seule, envirion 60% des Gaz à éffet de serre de notre alimentation



Cette variation est due à la production de viandes et de lait, qui émettent plus de gaz à effet de serre que la production de fruits et légumes. Cependant, les études révèlent que les émissions varient également en fonction du type de produits carnés, par exemple, un kilogramme de bœuf émet davantage de gaz à effet de serre qu'un kilogramme de poulet, principalement en raison de la production significative de méthane par les ruminants.

Selon un rapport de 2013 de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le secteur de l'élevage est responsable de 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont 9,3 % proviennent des bovins. La FAO estime que 70 % des terres agricoles mondiales sont dédiées à l'élevage, en grande partie sur des espaces non cultivables tels que prairies, montagnes, steppes et savanes. Une portion significative résulte de la déforestation, utilisée tant pour les pâturages que pour les cultures destinées à l'élevage.

Outre le réchauffement climatique, l'élevage engendre des émissions de polluants atmosphériques tels que l'ammoniac et les particules, ainsi que la pollution de l'eau due aux nitrates provenant des effluents. La production d'aliments pour les animaux mobilise non seulement des terres agricoles, mais également des ressources en eau, souvent accompagnée de l'utilisation de pesticides, eux-mêmes responsables de la pollution de l'air, du sol et de l'eau.

Bien que les importations de produits carnés aient diminué de 7,5 % en 2020, elles demeurent élevées, contribuant ainsi à l'empreinte carbone globale.

Source : Notre-environnement.gouv

Emission de GES associés aux aliments

Il suffit de planter des arbres pour absorber le CO2

Planter des arbres pour absorber le CO2 ?! on pourrait croire à première vue que c'est le remède miracle contre le réchauffement climatique et le déclin de notre belle biodiversité. Mais attention, ce n'est pas aussi simple que ça. Vous voyez, la clé de voûte dans notre lutte contre les changements climatiques, c'est d'abord de dire stop à la déforestation, cette grande faucheuse des forêts.
Oui, avant de penser à replanter, il faut préserver ce que l'on a déjà, surtout les forêts primaires, ces trésors de biodiversité qui n'ont pas été touchés par l'homme.

Imaginez que la déforestation, c'est comme ouvrir des fenêtres dans une maison que l'on essaie de chauffer en plein hiver. C'est contre-productif, n'est-ce pas ? Eh bien, c'est pareil pour notre planète.
La déforestation contribue à hauteur de 12% aux émissions de gaz à effet de serre dans notre atmosphère.

Reforester, c'est bien, mais cela peut nous faire croire, à tort, qu'on peut compenser, comme par magie, l'augmentation de nos émissions de gaz à effet de serre. C'est un peu comme essayer d'éponger l'eau d'une baignoire sans fermer le robinet. Les rapports du GIEC, le groupe d'experts sur l'évolution du climat, nous le disent clairement : pour vraiment faire une différence, il faut à la fois réduire nos émissions et améliorer notre capacité à stocker le carbone, surtout dans nos forêts qui absorbent 30% de nos émissions annuelles.

Si replanter des arbres est une action louable, elle doit venir en complément de la grande priorité : réduire les émissions provenant surtout des énergies fossiles. C'est en combinant ces efforts que nous pourrons espérer garder notre planète en bonne santé pour les générations futures. Comme toujours, c'est en comprenant le problème dans sa globalité que nous pourrons trouver les solutions les plus efficaces.

Source : Greenpeace

photo d une foret

La météo se trompe déjà sur quelques jours, comment peut-on évaluer le climat sur des dizaines d’années ?

La météo, c'est l'instantané

Pensez à la météo comme à votre humeur du jour. Elle est variable, changeante, et peut passer de la pluie le matin à un soleil éclatant l'après-midi. La météo, c'est ce que vous voyez quand vous regardez par la fenêtre ou ce que vous consultez sur votre application avant de sortir : température, précipitations, vent, etc. Elle est spécifique à un endroit et à un moment donnés.

Imaginez une équipe de tournage de film qui prépare un épisode en extérieur. Le matin, ils constatent qu'il pleut, donc ils décident de reporter les prises de vue en extérieur à l'après-midi quand le soleil est de retour. Ici, ils s'adaptent à la météo du jour, qui peut changer en quelques heures.

Le climat, c'est la moyenne sur le long terme

Le climat, en revanche, ressemble à votre personnalité. C'est un ensemble de traits qui vous caractérisent sur le long terme, indépendamment de votre humeur du jour. Le climat représente les conditions météorologiques moyennes dans une région donnée, mesurées sur de longues périodes (habituellement 30 ans ou plus). Il englobe les températures moyennes, les précipitations et les saisons typiques d'une région.

Si cette même équipe de tournage décidait de faire un film sur la Provence, la cadreur pourriat dire : "La Provence est connue pour son climat méditerranéen, avec des étés chauds et secs et des hivers doux et humides. Ce n'est pas parce qu'il pleut exceptionnellement aujourd'hui en Provence qu'on dira que son climat a changé. C'est la moyenne sur le long terme qui compte.

Pour rendre le concept encore plus ludique, imaginez un calendrier. La météo, c'est ce que vous notez jour après jour : "Aujourd'hui, il a plu", "Demain, il fera beau". Le climat, c'est quand vous regardez ce calendrier après plusieurs années pour dire : "En général, les étés sont chauds et secs ici

Les réserves en eau potable sont inépuisables

L’eau est une ressource renouvelable, par les précipitations, mais pas illimitée : on estime son volume total sur Terre à 1,4 x 1021 litres, contenu à 97 % dans les océans. L’eau douce représente seulement 3 % de ce volume.

À volume total globalement constant, l’eau circule en permanence sous ses formes liquide, solide (neige, grêle, glace) et gazeuse (vapeur d’eau), entre différents compartiments reliés entre eux. C’est le cycle de l’eau.

Source : INRAE

En 2022, l’Europe a été le témoin de conditions météorologiques extrêmes, allant de sécheresses très intenses à des pluies torrentielles, conduisant parfois à des inondations. Environ 74 % de toutes les catastrophes naturelles entre 2001 et 2018 étaient liées à l’eau, et au cours des 20 dernières années, le nombre total de décès causés uniquement par les inondations et les sécheresses a dépassé 166 000, touchant plus de 3 milliards de personnes.

L'eau de la pluie est devenue impropre à la consommation



L’eau constitue l’un des principaux indicateurs pour évaluer les effets du changement climatique sur la planète. La hausse des températures et les conditions météorologiques extrêmes influent sur la disponibilité de l’eau. L’augmentation des inondations menace de détruire les infrastructures sanitaires et de contaminer les sources d’eau potable.

L’Objectif du développement durable n°6, axé sur l'eau propre et l'assainissement, vise à assurer un accès universel et équitable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici 2030, alors qu'en 2020, une personne sur quatre ne disposait pas de services d’eau potable gérés en toute sécurité. Néanmoins, les pénuries d’eau ou la mauvaise qualité menacent non seulement la sécurité alimentaire, mais mettent également en danger la survie de la planète.

Source : UNCRIC

Peter Brabeck-Letmathe, président du Conseil d’Administration de Nestlé et du 2030 Water Ressources Group, était l’Invité du 9e Symposium scientifique sur l’eau douce qui s’est tenu à Genève cet été. Il a donné une conférence sur les défis que l’humanité doit relever pour préserver son accès à l’eau :

En 2008, nous avons calculé que si rien ne changeait, nous aurions en 2030 un déficit d’eau douce de 60 %. Concrètement, l’humanité dispose de 4200 km3 d’eau potable par an que nous pouvons prélever de manière durable. Tout le surplus est tiré de sources non renouvelables, à savoir des réserves d’eau fossile comme on en trouve sous le Sahara. C’est un peu comme le pétrole sauf que le monde manquera d’eau bien avant de manquer de pétrole.

Aujourd’hui, nous consommons déjà 5000 km3 par an. Nous vivons donc déjà à crédit. Cela ne se remarque pas tant qu’il y a de l’eau sous terre et que la situation est normale. Mais en cas de sécheresse importante, certaines populations ne pourront plus se tourner vers ces réserves d’eau traditionnelles qui seront épuisées. Et si on arrive à un déficit aussi élevé que 60 % en 2030, on devra faire face à une crise majeure. La pénurie d’eau provoquera une insécurité alimentaire et entravera l’approvisionnement énergétique, qui sont les deux principaux facteurs de stabilité sociale.



Source : Université de Genève

Arrêter l’utilisation des énergies fossiles ne changera rien :

La combustion des ressources fossiles, telles que le pétrole, le charbon et le gaz, demeure la principale cause du dérèglement climatique.

Ces énergies, grandes émettrices de CO2 et souvent écologiquement dévastatrices à produire, reposent sur des stocks « non renouvelables », car une fois consommées, elles ne peuvent être régénérées qu’à l’échelle des temps géologiques.

Les conséquences de l'exploitation d'hydrocarbures d’origine non conventionnelle sont multiples : marées noires liées au transport du pétrole, fuites de plateformes offshore, et pollutions terrestres résultant de l’érosion d’un oléoduc, par exemple. Ces activités génèrent d'importantes pollutions chimiques des eaux, créant une demande insoutenable sur les ressources en eau potable. De plus, elles entraînent des impacts sévères sur la biodiversité et les services fournis par les écosystèmes.



Source : WWF

L’augmentation de la concentration atmosphérique de GES due à ces émissions renforce l’effet de serre responsable du réchauffement climatique.

Source : Notre-environnement.gouv

C’est la faute de la Chine

Le charbon est la source de la moitié des émissions de CO2 de la Chine, qui génère grâce à lui 60% de son électricité, selon l'AIE. L'industrie est responsable de 36% des émissions de CO2 tandis que les transports y contribuent à hauteur de 8% et la construction 5%.

Source : GEO.fr

Cependant les autres pays ne sont pas en reste, comme les Etats-unis, la Russie, ou les autres pays Européens.

Si l’on zoom un peu plus près et que l’on regarde les émissions de CO2 par habitant, les américains dominent largement le classement.

L'empreinte carbone des français par an et par habitant est superieur aux chinois :
Environ 10t en France pour moins de 8t en Chine



Certes, la Chine émet beaucoup avec son énorme industrie, mais qui fournit le monde entier. Plus la demande est forte, plus la production sera grande.

La France importe 40% de ses émissions

Prendre l’avion quelque fois par an ne fait pas de moi un grand pollueur

Imaginez, que moins de 10 % des habitants du monde ont eu le privilège de s'élever au-dessus des nuages, de voyager au-delà des horizons, à bord d'un avion;. Fascinant, n'est-ce pas ? Mais, accrochez-vous bien, car cette médaille d'or de l'exploration a un revers bien moins reluisant. Oui, car pendant que quelques-uns s'envolent vers de nouvelles aventures, la majorité, ces non-voyageurs, restent ancrés sur terre, subissant de plein fouet les conséquences d'une crise climatique qui ne cesse de s'aggraver.

75% des vols sont uniquement pour les loisirs



Ces conséquences, ne se limitent pas à un simple réchauffement de notre belle planète. Non, elles s'infiltrent dans le quotidien des populations les plus vulnérables, celles des pays appauvris, qui, ironie du sort, sont celles qui ont le moins contribué à ce chaos environnemental.
Elles subissent l'accaparement des terres, les nuisances sonores incessantes et une myriade de problèmes de santé liés à l'expansion sans fin des aéroports.



90% de la population mondiale n'a jamais prit l'avion



Maintenant, parlons chiffres, car oui, le diable se cache dans les détails !
L'empreinte carbone moyenne d'un Français ? Environ 10 tonnes de CO2 équivalent par an. Et l'objectif, vous demandez-vous ? Le réduire drastiquement à 2 tonnes. Un défi colossal, certes, mais pas insurmontable ! Chaque action compte, chaque effort pour réduire notre empreinte carbone est un pas vers un avenir plus durable. N'oublions jamais : aucune pollution n'est trop petite pour être ignorée, aucun geste n'est insignifiant.

Et pourtant, malgré l'urgence climatique, la majorité des Français prennent l'avion au moins une fois par an. Une lueur d'espoir se profile cependant à l'horizon : selon l'Ademe, la tendance est à la hausse pour ceux qui choisissent de garder les pieds sur terre pour leurs loisirs, passant de 36 à 56 % en seulement cinq ans. Un changement de comportement qui, espérons-le, nous mènera vers un futur où le voyage n'aura pas pour prix le sacrifice de notre planète.





Les glaciers se reforment naturellement, pas de quoi s’inquiéter

La Terre a connu des périodes glaciaires tout au long de son histoire, mais aujourd'hui, ce phénomène s'accélère, touchant des régions autrefois préservées. La fonte des glaces, observée principalement depuis le début de l'ère industrielle, résulte du réchauffement d'origine humaine.

Le processus de fonte s'accélère, avec une disparition rapide des glaciers au cours des dernières décennies. L'activité humaine, contribuant au réchauffement climatique, provoque une fonte précoce des glaces (trois fois plus rapide qu'auparavant) et entrave leur reconstitution hivernale. Des études indiquent la disparition de plus de 28 000 tonnes de glace depuis 1994, avec une augmentation de 65% du taux de fonte, passant de 800 milliards à 1 300 milliards de tonnes par an entre les années 1990 et 2017.

Source : WWF

Pour conclure, il est crucial de s'informer auprès de sources fiables pour comprendre le climat actuel, ainsi que pour tous les autres sujets. Les fausses informations et les rumeurs infondées se propagent à une vitesse alarmante avec la montée en puissance des réseaux sociaux, et cette tendance s'aggrave encore avec l'utilisation d'intelligences artificielles capables de générer un contenu fictif avec une précision trompeuse. Il incombe à chacun d'assumer sa responsabilité en s'informant correctement, en partageant des informations positives et véridiques, contribuant ainsi à créer un cercle vertueux. C'est ensemble que nous pouvons apporter un changement significatif en faveur de la planète, en effectuant de petites actions telles que la sensibilisation de notre entourage.

image de glacier

La terre a déjà connu ce genre de variations de températures

Les changements climatiques résultent du rayonnement solaire au sommet de l’atmosphère et des interactions entre océan, atmosphère, surfaces continentales et glaces. Les changements liés à des facteurs externes, tels que l'émission de gaz à effet de serre, perturbent l'équilibre énergétique, appelé forçage radiatif, conduisant à un réchauffement.

Les cycles orbitaux, l'activité solaire et la tectonique des plaques peuvent également influencer le climat sur des échelles de temps variées.

Pendant l'Holocène, les forçages naturels ont eu un impact limité comparé aux variations passées. L'activité solaire explique des variations passées, mais depuis le milieu du XXe siècle, les forçages naturels n'expliquent pas l'évolution rapide actuelle. Le CO2, les aérosols et les activités humaines modifient le bilan énergétique, expliquant davantage le changement climatique. .

Les éruptions volcaniques émettent du CO2, mais leur impact est limité. L'activité volcanique peut entraîner un refroidissement temporaire en bloquant le rayonnement solaire. Cependant, le volcanisme contribue peu au changement climatique comparé aux activités humaines.

Les modèles climatiques et les études de détection-attribution montrent que la quasi-totalité du réchauffement depuis le XIXe siècle peut être attribuée aux activités humaines, soulignant l'importance des émissions anthropiques de gaz à effet de serre.

Bien plus que des mots je vous laisse découvrir cette courte vidéo de la NASA. Vous pouvez la télécharger sur le site